Histoire, patrimoine

Inauguration de l'esplanade des sœurs Josse

Mardi 27 mai, en cette journée nationale de la Résistance, l'esplanade des soeurs Josse - située entre l'Office du Tourisme et la Grille, rue des Lycées Martyrs - a été inaugurée. Après le dévoilement de la plaque commémorative, les élèves de CM2 de l'école La Providence ont chanté le Chant des partisans et le Canon de la Paix.
L'ensemble des discours a salué le courage des nombreuses citoyennes et citoyens engagées pour la paix et a rappelé l'importance du devoir de mémoire.

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Élise et Marie Josse sont nées à Saint-Brieuc en 1897, où elles ont tenu le café-restaurant le Grillon d'Or. Elles ont été honorées du titre de "Juste parmi les Nations" par le Comité Yad Vashem, institut international pour la mémoire de la Shoah, le 25 mars 2008, pour avoir protégé et sauvé un enfant, Jacques Schuldkraut, de la barbarie nazie de septembre 1942 à la Libération.

L'exposition "La Voix des Justes" a, elle aussi, été inaugurée. Elle est visible à la Griffe jusqu'à vendredi puis sera présentée aux Archives municipales. Elle a fait l'objet d'un podcast avec Radio France.


Biographie

Les jumelles Élisa et Marie Josse naissent en 1897 à Saint-Brieuc. Adultes, elles reprennent le café-restaurant de leurs parents, le «  Grillon d’or  », situé rue Jean Métairie.
Marie, animée d’un fort sentiment anti-allemand, est arrêtée le 15 octobre 1941 pour avoir insulté publiquement l’amiral Darlan, de passage à Saint-Brieuc. Elle est internée deux mois au camp de Choisel à Châteaubriant. Là, elle se lie d’amitié avec une femme juive, Madeleine Schuldkraut qui lui fait promettre de prendre soin de son fils, Jacques, âgé de 12 ans, en cas de malheur.
En mai 1942, Madeleine est internée au camp d’Aincourt, en Seine-et-Oise, où son fils la rejoint. Le 7 septembre 1942, elle est transférée à Drancy, avant d’être déportée à Auschwitz le 14 septembre et gazée dès son arrivée. Jacques est conduit par la Croix-Rouge dans un centre de l’Union Générale des Israélites de France, à Paris. Là, il écrit à Marie : «  Mademoiselle Josse, ma maman est partie pour une destination inconnue (…) Elle m’a dit de vous écrire...  »
Le 20 octobre 1942, Marie et Élisa vont chercher Jacques, se faisant passer pour ses tantes et lui procurent de faux papiers au nom de Jacques Sylvestre. Il est scolarisé en 3e au collège du Sacré-Cœur à Saint-Brieuc. Fin 1943, les Allemands durcissent leur répression. Prévenues par des résistants, Élisa, Marie et Jacques se réfugient chez des cousins cultivateurs dans la campagne bretonne et y restent jusqu’à la Libération.
Rentrées à Saint-Brieuc, les sœurs Josse rouvrent leur café. En 1949, après avoir passé son bac au lycée Le Braz, Jacques part pour le service militaire. À son retour,
il émigre au Canada, invité par son oncle. Jacques reste en contact étroit avec les sœurs Josse jusqu’à leur décès. Elles reposent désormais au cimetière Saint-Michel à Saint-Brieuc.